Adieu société de consommation et vive la sobriété heureuse !

Cela fait des mois maintenant que j’ai sauté à pieds joints dans une démarche de vie plus saine et surtout globale. Des mois que j’observe le monde autour de moi et ces dernières semaines je constate chaque jour un peu plus, la folie de la société. Et je me rends surtout compte du chemin que j’ai effectué…

Il y a encore un an, j’étais une personne bien ancrée dans la société de consommation et guidée par d’importantes ambitions (financières et de reconnaissances sociales). Je travaillais comme une acharnée autant pour mon entreprise d’accueil que pour mes projets perso. Je m’engageais dans plein d’initiatives, j’étais une vraie boulimique de travail et mes journées commençaient dès 5h30 pour se terminer aux alentours de minuit – une heure…et j’aimais ça, je ne voyais pas ma vie autrement.

Mais il arrive un moment où le corps ne répond plus, car même si le mental est puissant, si ton corps te dis stop, c’est stop. « Bien heureusement » pour moi, je connais mes limites, je les ai déjà expérimenté il y a quelques années. J’étais encore une jeune étudiante en initiale (39h de cours par semaine), je travaillais 15h dans un supermarché le weekend et les vacances scolaires je travaillais 11h par jour dans un centre de loisirs. J’ai tenu 1 an avant de commencer à faire de grosses crises nerveuses : je me mettais à pleurer pour rien et j’avais l’impression que tout allait mal. Il y a quelques mois, parce que je me connais, j’ai évité de justesse le claquage, le « burn out » comme on l’appelle communément.

Il a commencé à se caractériser par une lourde fatigue physique et morale, l’impossibilité de me réveiller le matin alors qu’habituellement je suis du genre à sauter de mon lit direct à la sonnerie si ce n’est avant ! Un dégoût de la nourriture, une sensation de stagner, de ne rien réussir, une irritation constante… Je n’en ai parlé à personne, ni à mes amis, ni à ma famille, j’ai juste étouffé le truc. Et puis, j’ai pris 3 jours de repos en février. Durant ces 3 jours, j’ai profité de chaque instant, je les ai savouré. Et c’est finalement, une remarque de ma mère qui a fait que j’ai ouvert les yeux ou plutôt que tout m’a éclaté à la tronche (comme l’aurait dit mon père). Elle est rentrée un soir et alors que j’avais préparé le repas, elle m’a dit « Ah, ça fait plaisir d’avoir tout de prêt en rentrant. » Je ne saurais décrire l’effet que cette simple phrase a eu sur moi ! Elle m’a soufflé…

 

C’est à cet instant que j’ai réellement basculé dans la « Slow Life »

J’en parle aujourd’hui car je pense avoir enfin fait le tri dans ma tête et dans ma vie. Depuis cet instant, j’ai cessé de ne vivre que pour mes ambitions ou surtout pour celles des autres, j’ai décidé de juste vivre. Terminé pour moi les soirées à rallonge où je partais tard du bureau, faisais mes 1h30 de transports pour me plonger dans mes projets perso sans parfois même manger ou à peine dormir et surtout sans prêter attention aux deux personnes qui vivent avec moi : ma mère et ma sœur. Terminé pour moi de toujours arranger tout le monde (chers proches, ni voyez pas là une critique, je suis la seule fautive de toujours être serviable, trop serviable sans trouver un juste milieu), concrètement terminé pour moi de me laisser étouffer par tout et tout le monde.

Aujourd’hui, je veux vivre chaque instant, profiter du peu de famille qu’il me reste, partager avec vous tous, découvrir toujours plus de connaissances, m’occuper de moi et chouchouter des projets qui portent mes valeurs.

J’ai passé des heures à écouter et lire Pierre Rabhi et je ne suis plus et ne veux plus être en adéquation avec la société que l’on nous propose, car finalement c’est ça dont j’ai envie de parler ici, dans cet article.

 

Ce que nous propose la société du 21ème siècle…

« L’observation des faits nous montre que l’itinéraire de vie d’un être humain dans la modernité est fait d’enfermements successifs : de la maternelle à l’université, il est enfermé, les jeunes appellent ça le « bahu » ; les femmes et les hommes en activité disent travailler dans des « boîtes », petites ou grandes; les jeunes s’amusent en « boîte » et y vont dans leurs « caisses ». Ensuite, vous avez la boîte où l’on stocke les vieux avant la dernière boîte que je vous laisse deviner. »

– Pierre Rabhi, La Sobriété Heureuse –

Je pense que ça résume bien la situation… Je rajouterais également que dans la société actuelle, l’individualisme a atteint un niveau inégalé où l’on nous « apprend » à écraser les autres pour obtenir un statut supérieur au travail, où on est prêt à perdre toute humanité pour un chiffre de plus à son salaire, où l’on est incapable de patienter (dédicace à tous les gens qui courent pour prendre un métro, qui se prennent les portes qui sont en train de se fermer, qui s’entassent dans un wagon, et tout ça juste pour ne pas attendre 2 minutes sur le quai), où l’on est prêt à mentir et manipuler les autres juste pour satisfaire son égo personnel, où l’on est incapable de rester sans rien faire, de se laisser le temps de s’ennuyer, où l’on est incapable de profiter de ce que nous avons car il nous faut toujours plus, toujours mieux, où l’on est dénué de toute sagesse, bienveillance et pire de logique et de savoir-vivre. En tous cas, c’est le constat que je fais tous les jours en île-de-France et c’est affligeant…

Hier matin, une jeune fille était en train de lire, dans le métro, un livre qui m’a interpellé et qui d’ailleurs a été le déclencheur de cet article, il s’appelait « Mon travail me tue – Burn out, pourquoi nous craquons tous ? »… Donc on en est là… A lire un livre sur le fait que travailler rend les gens malades voir les tue et que l’on a même trouvé un nom à ça : le burn out…

 

« Je veux faire ce qui me plait »

Cette petite phrase, certains la connaissent, elle fait partie d’un célèbre opus de Disney, j’ai cité Le Roi Lion. (Attention, grosse fan de Disney ici 😀 )

En 2016, l’on devrait tous être capable de travailler dans une institution qui nous plait ou d’en créer une si on le souhaite. Et ce sans barrières, sans être découragé par l’administratif, le juridique et j’en passe. On devrait vivre pour nous mais surtout avec la communauté… Cela paraît un peu utopiste mais voilà, j’ai 26 ans et je n’ai pas envie de me dire que je suis destinée à vivre comme le schéma établi depuis des années.

J’ai envie d’entreprendre, oui toujours, mais d’une autre manière, en plaçant l’humain avant l’argent. En apportant des solutions et non en créant des besoins. J’ai envie d’apprendre aux autres mais qu’ils m’apprennent autant en retour. J’ai envie de savourer la nature et non pas de l’exploiter. Et c’est maintenant que je peux le faire, c’est notre génération qui peut changer la donne, alors allons-y… et choisissons la sobriété heureuse <3