Mais oui, c’est quoi le zéro déchet ? On en parle tous, on partage nos expériences mais finalement on ne prend même pas le temps de définir ce qu’est le zéro déchet ! Pourquoi ? Parce que ça semble évident alors que finalement ça ne l’est pas tant que ça…
Pour commencer je dirais que le zéro déchet est une aventure qui comprend des hauts, des bas, des aspects positifs mais aussi des aspects négatifs.
Je dirais également que le zéro déchet c’est une manière de vivre. Et qui dit manière de vivre, dit en fonction de chaque individu. Je reviendrai en détail sur cette phrase.
Concrètement, le zéro déchet serait un mode de vide, une pensée, visant à produire le moins de déchets possible et donc à tendre vers le zéro déchet. Ce n’est en aucun cas, ne produire aucun déchet ni ne plus produire de déchets recyclables… C’est – vous imaginez bien – strictement impossible (sauf peut-être si vous vivez en complète autonomie sans appareil électrique, sans animaux…).
Le « mythe » de Bea Johnson : loin de moi l’envie de critiquer cette femme qui a engendré une réelle élévation de la conscience autour de l’impact écologique que nous avons, chacun de nous sur la planète, mais il faut reconnaître que l’auteure du livre Zéro Déchet, n’a pas d’enfants en bas âges, sa famille et elle n’ont pas l’air de tomber malades ou en tous cas on ne sait pas s’ils ont des pathologies particulières (intolérance au gluten par exemple – non pas que ces informations soient fondamentales, c’est simplement que lorsque l’on est malade, on peut avoir des déchets involontaires…), la famille est installée depuis longtemps dans leur maison (sans gros travaux), n’a pas d’autres animaux que « Zizou le chien zéro déchet »…
Mais du coup, en observant ces quelques pistes, comment peut-on – nous – se dire « zéro déchet » alors qu’on produit encore des déchets, généralement lié aux grands événements de notre vie, aux animaux qui nous accompagnent, aux maladies que nous pouvons contracter…?
J’ai simplement envie de répondre :
« Faites comme vous le pouvez » !
Le but du zéro déchet est de réduire sa production de déchets, ce n’est pas d’aller voir ce que fait le « voisin » et de lui taper sur les doigts, de le juger voire de l’agresser pour lui dire qu’il produit des déchets que l’on juge inutile. Et j’insiste sur cette phrase : que l’ON juge inutile.
C’est fou ce besoin de juger en permanence ce que les autres font !! Vraiment c’est une manière de faire / de penser qui me dépasse. Bref.
Le problème de cette manière d’agir c’est que dans 99,99% des cas, la personne qui subit le jugement est découragée et peut stopper net tous les efforts qu’elle a déjà fait. Vous savez, c’est un peu comme quand vous êtes derrière une auto-école, que vous vous énervez devant votre volant parce qu’elle roule trop doucement, trop près des voitures, fait des bêtises…vous avez sans doute oublié que vous êtes passé par là et le stress et l’angoisse que l’on peut ressentir lorsque l’on apprend à conduire dans la jungle automobile 😉
Il en va de même lorsqu’une grande marque, met en place des actions pour réduire son impact écologique et qu’on vient lui taper dessus en disant « ouais bah vu ce qu’ils font à côté… » OU « ouais bah vu ce qu’ils faisaient avant… » MAIS COMMENT VOULEZ-VOUS AVANCER ? Pourquoi ne pas reconnaître l’effort, les remercier et peut-être même leur proposer d’autres initiatives ? MAIS SURTOUT LES SOUTENIR DANS LEURS ACTIONS POSITIVES…
Pour exemple, quand je vois les efforts que Nespresso met en place pour recycler leurs capsules de café ou encore quand je vois qu’Ikea s’engage dans une production de matières premières plus respectueuse de l’environnement et des populations où sont produits les articles (comme pour le bois et le coton), je leur dis : « Bravo et continuons ! ». C’est aussi par ces démarches, que les consommateurs se voient sensibiliser, les plus sensibles se verront engagés par la suite dans leurs propres recherches pour réduire leur impact…
Le zéro déchet pour moi c’est quoi ?
Le zéro déchet, je pense (= j’en suis convaincue), c’est surtout la réduction de son impact écologique dans la bonne humeur et dans la joie. Parfois vous produirez 1 petit bocal de déchets et parfois vous en produirez 3 ! Cela va de pair avec les événements de votre vie… Et alors ? L’important c’est que vous soyez conscient de ce que vous pouvez faire et que chaque jour vous tendiez un peu plus vers vos convictions. Et ça, PERSONNE ne peut vous l’enlever !
Quelques exemples de vie :
Si vous êtes comme moi sur le point de vous installer (perso, ce sera mon premier emménagement), vous vous apercevrez que l’on ne trouve pas toujours tout sur Le Bon Coin ou en brocante/vide-grenier/ressourcerie et que vous allez générer des déchets. Et bien vous ne pourrez pas faire autrement et ne vous culpabilisez pas si vous produisez tout de même quelques déchets…
La bonne démarche sera de voir comment vous pourrez réutiliser ce plastique : vous n’avez pas de la peinture à faire prochainement ? Gardez les grands plastiques pour en faire des bâches à poser au sol pour la peinture, c’est increvable…
Equipez-vous en fonction de vos besoins pas en fonction de ce que les autres jugent essentiels 😉 Si vous jugez qu’un extracteur de jus est indispensable pour vous parce que vous consommez 2 à 3 jus par jour, que vous souhaitez faire vous-même vos lait végétaux ou encore vos glaces, achetez-le. Ce sera autant de déchets non-produits grâce au fait maison – sans compter les RDV médicaux en moins au vu de la meilleure alimentation que cela apporte. De même, si vous jugez qu’un déshydrateur vous est utile parce que vous avez des plantes aromatiques et médicinales plein le jardin et/ou que vous avez des lapins qui raffolent des aliments déshydratés, ne vous privez pas !
Vous aimez les animaux ? Ne vous empêchez pas de les accueillir, de les chouchouter parce qu’ils vont produire des déchets. (PS : n’achetez pas d’animaux en animalerie, les refuges regorgent de loulous abandonnés)
Plus personnellement, j’ai une minette qui a besoin de croquettes spécifiques : elles sont vendues dans un sachet plastique ; suite à un accident, elle ne sort plus : je jette environ 3 petits sacs poubelles de litière sale chaque semaine (non la litière de chat ne se met pas au compost car les excréments peuvent contenir des bactéries qui survivent jusqu’à un an après dans le compost et peuvent être mauvaises pour l’homme…).
Suite au décès de ma lapine Chouka, je viens d’adopter 2 lapines qui ont été retrouvées dans un parc : j’achète du foin en sachet plastique, je leur prends parfois des graines en sachets pour diversifier avec celles que j’achète en vrac.
Je ne peux pas éviter ces déchets, je vis avec et je ne vais certainement pas me séparer de mes compagnons ni nuire à leur qualité de vie parce que j’ai fait le choix de réduire mes déchets.
Vous avez une pathologie, une intolérance au gluten, au lactose et j’en passe ? Vous n’allez pas rester malade parce que votre traitement ou que les aliments que vous mangez sont emballés et non recyclables…? D’ailleurs, savez-vous que les plaquettes de médicaments ramenées en pharmacie sont envoyées dans un incinérateur spécial pour ne pas que les « toxines » des médicaments ne soient rejetés dans la nature ? Seules les plaquettes de médicament totalement en aluminium sont recyclables, celles en plastiques et aluminium ne le sont pas. Si vous avez un doute, vous pouvez télécharger l’application Guide Du Tri 🙂
Donc voila, tous ces exemples peuvent vous paraître logiques mais pour certains ça ne l’est pas – malheureusement.
Je vis le zéro déchet comme une aventure positive et lorsque je montre mon bilan mensuel avec les déchets que je n’ai pas su réutiliser, pas pu recycler, je le fais sans prétention, c’est mon challenge personnel. Et si cette année je fais 3, 4 ou même 5 bocaux et bien ce sera déjà ça et je pourrais m’améliorer l’année suivante, puis la suivante, puis la suivante…
C’est très drôle car cet article est prêt depuis plusieurs jours mais je n’ai pas eu le temps de mettre en forme les photos, et aujourd’hui je suis tombée sur un post de Luizzati qui est totalement en accord avec cet article, le voici : https://www.instagram.com/p/BU3sp2UDaaN/?taken-by=luizzati ! Merci pour ces mots plein de sens <3
Merci pour cet article apaisant!
Oui, si le zéro déchet devient une idéologie, on le vit (et on le fait vivre aux autres) dans la violence… ce qui n’est pas le but.
Je viens de me lancer tout doucement dans l’achat en vrac. J’avais un peu peur de réactions des clients quand je remplissais mes boîtes en plastique (je n’ai pas encore le budget pour investir dans des bocaux en verre)… Mais rien du tout. Ca m’encourage!
Encore merci et à bientôt!
oui C’est quoi le Zéro Déchet ? 🙂
D’ailleurs, attention, cela peut aussi rendre heureux : http://presse.ademe.fr/2017/06/zerodechet-12-foyers-engages-sobres-et-heureux.html
Merci pour cet article rassurant :). J’ai commencé le zéro déchet il y a un an environ et je ne suis pas toujours satisfaite de mon avancée car je trouve que je pourrais faire plus, éviter certains achats, etc. Comme tu le précises, les aléas de la vie font qu’on ne peut pas toujours évoluer comme on le souhaiterait. Mais en 1 an, malgré tout, je me rends compte que notre poubelle a bien diminué, on cuisine plus et mieux, on a un potager sur notre balcon et un lombricomposteur. Bref, on fait notre petit bonhomme de chemin et c’est bien de se rappeler nos efforts car on a tendance à oublier (à cause de ce fichu jugement). Lire ton article m’a donné du baume au cœur. Merci merci !
J’en suis ravie ! Chaque effort compte, il ne faut pas se laisser abattre par les jugements 🙂
Merci pour ton retour! J’avoue que je me sens super coupable de voir le nombre de plaquettes de médicaments vides que je jette à la poubelle (j’ai plusieurs maladies chroniques), je mets automatiquement boîtes et notices au tri mais les plaquettes ne le sont pas. Au début, je me suis mis une super pression pour tout faire maison et finalement maintenant j’achète les semaines où je suis débordée quelques conserves et briques de lait végétal.
Je suis contente de savoir qu tu as trouvé de nouveaux compagnons!!
L’important c’est de faire ce que l’on peut ! Le ZD c’est pas une aventure où l’on se met la rate au court bouillon ni dans des situations invivables…
Oui 2 petites pinettes toutes mimi <3
en effet, merci pour cet article très interessant, il faut pouvoir parfois faire des compromis et je trouve en plus que le temps de transition, est long… J’ai commencé à réduire mes déchets en milieu d’année dernière, et malgré tout, j’ai toujours des flacons de camping ou gel douche achetés par lot, de même pour certains produits ménagers… Et je ne vais pas les jeter là tout de suite maintenant, alors qu’ils ne sont pas utiliser ou partiellement. Mais comme je les utilise de moins en moins, je ne sais pas ce que je vais en faire, ça se donne peut être ?
en tout cas, bravo pour tous tes efforts, et je suis impressionnée par le peu de déchets que tu génères chaque moi
Bonne continuation
pour les flacons de produits cosmétiques, peut être que des assos d’aides aux sans abris seraient intéressées ou alors d’aide aux réfugiés si vous êtes dans une région concernées (chez moi, ils prennent avec plaisir, même les fonds de bouteilles peuvent être utiles)
Sinon, bravo à tous ! Difficile de trouver du vrac par chez moi autres que des denrées sèches (pâtes, riz etc…). Du coup, on fait comme on peut
D’ailleurs, les bouteilles de verre consignées sont elles considérées comme « non déchets » ?
Mais quelle super idée ! Merci pour ce partage <3
Tu peux les donner, mais ce ne fera que déplacer le déchet… Il y a des produits que j’ai fini et d’autres (dont les compositions étaient vraiment infectes) que j’ai préféré jeter, il n’y en avait pas beaucoup mais quand j’ai dit stop, je ne pouvais pas faire comme si et utiliser ces produits…