Surmonter le décès d'un proche

J’hésite souvent à partager ce type d’article, je me demande toujours comment il sera perçu et surtout cet article tout comme celui sur mon presque burn out sont très personnels et à la base je n’ai pas prévu de parler de ce genre de sujets sur le blog.

Mais je me dis aussi, enfin j’espère, que les expériences de chacun peuvent servir aux autres. Pour ce que je vais écrire par la suite, sachez que je n’attends aucune complainte, j’ai appris à vivre avec et je ne veux pas de la pitié des autres. Et tout simplement parce que des milliers de personnes sont dans le même cas que moi voire pire.

 

Il y a 5 ans j’ai perdu mon père.

Wahooo, je ne pensais pas qu’écrire ces mots serait aussi dur et je sens déjà les larmes perler sur mes joues. Une nuit de mai 2011, le téléphone a sonné et l’on nous a annoncé que mon père venait de partir. Je pense que nous y étions préparées, enfin ma mère et moi, ma soeur avait 13 ans et comment aurait-elle pu être préparée pour ça. Mais en vérité nous ne l’étions pas.

Depuis 6 ans, nous avions combattu le cancer avec mon père, une maladie devenue courante cette dernière décennie et qui se soigne plus ou moins bien. Nous avons appris que mon père était atteint déjà à un stade bien avancé de la maladie en 2005 et nous avons vécu l’évolution du cancer qui a fini par se généraliser dans son corps au fil des années.

Nous avons affronté les hauts et les bas tous les 4 ensemble, ça n’a pas tous les jours été facile mais aidé de nos amis et de quelques membres de ma famille nous avons offert 6 belles années à mon père, ce que les médecins considèrent comme un miracle au vue de sa pathologie. Le moral est ce qu’il y a de plus important, le moral est puissant, c’est pourquoi le soutien des proches, le travail, les occupations sont d’excellents moyens de continuer à vivre malgré la maladie et nous l’avons constaté sur mon père.

 

Quand la souffrance du proche s’arrête, celle des autres perdure

Mon père avait 51 ans lorsqu’il nous a quitté, les vies de ma soeur et moi ont été bouleversées à jamais, la vie de ma mère a été brisée. Ma mère est la personne la plus forte que je connaisse, je l’ai vu affronter toutes les nouvelles bonnes ou mauvaises aux côtés de mon père, nous porter ma soeur et moi et elle le fait encore aujourd’hui. Finalement, c’est elle qui a le plus perdu, comme elle me l’a dit un jour : « sa vie s’est arrêtée avec le décès de mon père ». C’est sans doute triste à dire mais malgré l’impact que cela a eu sur nous, ma soeur et moi avons la vie devant nous, pour nous construire même si nous aurons toujours un manque.

Le jour de l’enterrement de mon père, je ne saurais vous dire le monde qui était présent. Il était ce genre d’homme remarquable, d’une gentillesse inégalable. Il avait aussi ses défauts mais comme nous tous.

Une fois les funérailles terminées et tout le monde rentré chez soi, c’est là que les choses se compliquent. Je ne sais pas s’il y a une clef pour surmonter cette épreuve, mais oui, c’est possible de surpasser une épreuve aussi éprouvante.

Les phrases bateaux les plus connues du genre « la vie continue, c’est ce qu’il aurait voulu » sont très difficiles à entendre à ce moment précis mais elles sont vraies. Oui la vie continue, il arrive des décès toutes les secondes, des tas d’enfants perdent leurs parents, des femmes ou des hommes perdent leur amour, des mères et des pères perdent leurs enfants. C’est dure, vraiment dure mais tout le monde peut avancer.

 

La perte d’un proche doit devenir une force

Lorsque j’ai perdu mon père, je me suis rappelée une jeune fille que je connais et qui avait perdu elle aussi son père, il était devenu son étoile… J’étais bluffée par sa façon de gérer l’après, c’était une élève brillante, toujours souriante.

C’est trop facile de se laisser abattre, le décès d’un proche doit devenir une force. Devenir une motivation pour avancer, faire ce que l’on souhaite dans la vie et être heureux.

Lorsque mon père est parti, j’avais arrêté mes études, dès la rentrée qui a suivi je les ai reprise, je suis rentrée en alternance après des centaines de recherches d’entreprises d’accueil car je ne voulais plus travailler le weekend et profiter de ma famille. Et pendant 1 peu plus d’un an, j’ai été perdue malgré les études que je faisais, je ne savais pas vraiment qui j’étais ni où j’allais.

Durant cette période, certains ont profité de ma faiblesse mais je ne leur en veux pas, ils m’ont fait grandir. Puis j’ai commencé à faire le tri. J’ai supprimé de ma vie toutes les personnes qui ne faisaient que pomper mon énergie pour des futilités, encore jusqu’à il y a quelques mois. Aujourd’hui j’ai finalement très peu d’amis et je n’ai jamais été aussi heureuse que maintenant… Merci à eux pour leur soutien qu’ils m’offrent depuis tant d’années.

C’est aussi le moment où certaines personnes reportent sur les autres tout ce qu’ils se reprochent à eux-mêmes comme de ne pas avoir été présent ou pas assez… C’est aussi le moment où tu constates sur qui tu peux vraiment compter. Et lorsque les gens ne donnent plus de nouvelles, il faut apprendre à les laisser et à ne pas vouloir comprendre.

Dans le cas des enfants, des adolescents, il s’agit d’une période très dure pour eux mais aussi pour les parents, ils sont tentés de les laisser « tranquille » car la douleur est déjà bien trop grande. Mais il ne faut pas en oublier l’éducation pour autant et essayer de rester ferme. Je ne peux en parler plus, je ne suis pas parent mais je sais qu’un enfant ou un ado a besoin d’un cadre peu importe les épreuves qu’il traverse.

 

Et aujourd’hui ?

Est-ce que je pense toujours à mon père ? Pas un jour ne passe sans que je n’ai une pensée pour lui.

Est-ce qu’il m’arrive encore parfois de pleurer ? Oui et parfois à cause d’un simple détail… Ce soir par exemple, je regardais une de mes série où le héros a perdu sa mère, sur la pierre tombale de cette dernière était indiquée l’année de naissance de mon père, dans ces moments les larmes montent comme une bouffée de chaleur.

Est-ce que j’ai encore des moments de faiblesse ou de doute ? Oui bien sûr mais je ferme les yeux et j’imagine ce que mon père m’aurait dit et je repars de plus belle.

Est-ce que j’ai fini mon deuil ? Je n’ai jamais vraiment compris cette expression… Qu’est ce que ça veut dire ? Peut-on vraiment faire le deuil d’une personne ? Je n’ai pas de réponse.

Comment est-ce que j’arrive à avancer ? Mon père est devenue mon moteur, une force au quotidien et le but de ma vie est et sera de le rendre fière. Et comment réaliser ceci si ce n’est en étant heureuse et en continuant à vivre ?

 

A l’époque je ne connaissais pas encore les médecines douces mais si vous en ressentez le besoin, n’hésitez pas à vous orienter vers des synergies d’huiles essentielles (exemple : rose, géranium rosat et lavande) qui peuvent accompagner ou encore des séances d’acupuncture, de méditation…

Prenez soin de vous et de vos proches 🙂

 

A mon papounet <3