Etre écolo sans être vegan

J’avais envie de rédiger cet article depuis longtemps sans vraiment prendre le temps d’y coucher toutes mes idées. J’ai déjà publié quelques posts sur Instagram sur le sujet, parfois choquée par les propos que j’ai pu entendre depuis que j’ai intégré de nombreux groupes sur une vie plus saine et qui tournent autour de l’écologie dans les grandes lignes.

Avant de commencer votre lecture, je tiens à dire que chaque régime alimentaire est le bienvenu ici dans le respect et la tolérance de chacun. Nul n’est apte à juger l’autre, moi la première 🙂

Ce sujet met souvent le feu aux poudres et je trouve cela dommage. J’apprécie les échanges cordiaux avec des personnes dont les avis ou les modes de vie divergent tout comme j’apprécie découvrir des saveurs ou des associations de matières premières en testant puis en adoptant des recettes végé ou vegan.

 

Je suis… Je suis… Rien du tout !

Certains me qualifieraient de carnivore, d’autres d’omnivore et d’autres encore de flexitarienne, oui mais voilà je n’aime pas les étiquettes, à vrai dire je les fuis ! La réalité c’est que oui je mange de la viande, mais selon mes critères bien précis 🙂 Déjà je ne mange pas toutes les viandes, je ne consomme pas de cheval, pas de lapin (ma lapine Chouka en est d’ailleurs ravie), pas de sanglier ou autres mets soit-disant raffinés (kangourou, autruche, requin et j’en passe), je me contente de porc, volaille, bœuf et rarement agneau / mouton.

J’en mange selon les besoins de mon corps, « mes envies » grossièrement dit donc je n’ai pas de rythme particulier. Parfois j’en consomme 3 fois dans la semaine, parfois pas pendant plusieurs semaines et ça ne me pose aucun problème.

Je ne consomme plus de lait de vache (bien que j’en suis fan, mais il ne me réussi pas), je n’aime pas le lait de chèvre par contre je suis une grande consommatrice de crème fraîche et de fromages. La raclette est mon plat préférée, avec ou sans charcuterie, mon second plat préféré c’est la tartiflette, encore une fois avec ou sans lard / lardons. Et mon plat de réconfort quand j’ai le blues c’est coquillettes / crème fraîche / parmesan. Autant dire que devenir vegan c’est juste mort pour moi.

 

« Si t’es pas vegan, t’es pas écolo » !

« Un vegan qui se moque de l’environnement sera malgré tout plus écolo que quelqu’un qui fait son max mais qui est carniste ! » Alors celle-ci c’est ma phrase préférée 🙂 Si pour certains l’argument écologique est indéniable dans l’arrêt de consommer de la viande, pour moi il ne l’est pas. Je considère que devenir végé ou vegan relève d’une décision éthique et non écologique.

Pourquoi ? Parce que systématiquement lorsque cet argument est abordé, l’on nous parle de l’exploitation massive des animaux, à savoir l’élevage industriel qui effectivement nécessite une production intensive de céréales pour leur alimentation, de chauffage pour les entrepôts et autres ressources.

Et bien non, je ne cautionne pas cette forme d’élevage, je ne mange pas de la viande de grande surface ou de chaîne de boucherie, ça me fait vomir. Je choisis soigneusement des petits producteurs qui ont à cœur d’accompagner leurs bêtes, de les élever en plein air et dans des conditions normales. Et/ou je vais chez de petits commerçants qui ont la même éthique que moi. Tout comme la personne qui a 3-4 poules chez elle et qui en consomme les œufs, ne participe pas à la dégradation de l’environnement. Il ne faut pas noircir tous les tableaux…

Lorsque je vais chez mon boucher de quartier, je fais bien plus qu’acheter de la bidoche, je contribue à la vie d’une famille qui peut ainsi se loger et se nourrir. C’est bien souvent ce qui est oublié dans ce débat. Et je ne crois pas que la reconversion en maraîcher bio soit une solution, car non seulement la concurrence est rude, l’activité est très compliquée et quand on a plus de 40 ans c’est difficile de tout envoyer balader.

Evidemment, passer par ce type de canal n’est pas toujours évident puisque par exemple, je paye 3-4 tranches de jambon 10€, bah oui, pas 3€ d’un porc en blister (porc qui a été enfermé avec X autres de ses copains, à qui on a coupé la queue, qui se bouffent entre eux et je passe bien d’autres horreurs) ! Donc forcément ça pousse à limiter sa consommation mais pas forcément à l’arrêter.

 

Le vrai problème dans tout ça !

Je ne considère pas que consommer de la viande soit un problème majeur pour l’écologie (et les chiffres se manipulent avec tant de faciliter de nos jours), je pense que c’est le rythme de consommation qui est le problème ! Manger de la viande 2 fois par jour, 7j/7 soit 14 fois en 1 semaine, soit 56 fois en 1 mois, même moi qui adore un bon steak ça me donne envie de vomir ! Pour ma part je préfère en manger lorsque mon corps en ressent le besoin. Bon par contre éloignez le bol de saucisson en soirée, parce que quand je mets le nez dedans je ne m’arrête plus et ensuite mon corps me remercie violemment !!

Plus sérieusement, je trouve que si nous, les occidentaux, avons le luxe de se poser la question, d’autres n’ont pas le choix pour survivre que de manger de petits animaux, de boire leur lait ou encore de se vêtir de leur peau. Dernièrement je regardais une émission culinaire où un homme part en road trip spécial nourriture local dans les pays du monde, il était au Bénin et là bas ils mangent plein de petits mammifères (notamment des cochons d’Inde), tout simplement parce qu’il n’ont pas l’opulence de nourriture que nous avons ici.

Enfin, pour le moment les alternatives aux cuirs, laine et autres matières premières utilisées dans le monde du prêt-à-porter sont peu développées et/ou restent beaucoup trop chères pour la majorité des personnes vegan. Et il m’est impossible de favoriser l’achat de chaussures en plastique ou de sweat en polaire (plastique recyclé) pour remplacer ses matières… Mais je suis sûre que très prochainement ce marché sera plus développé 🙂

Un bel esprit inspire les autres

Pour terminer, je trouve louable que certaines personnes respectent leur éthique et choisissent un mode de vie qui leur convient. J’apprécie d’autant plus qu’il le partage avec sagesse, sans jugement aucun et avec la plus grande des tolérance. Personne n’aime être agressée à coup de discours moralisateurs et de mots sans queue ni tête (cadavre, sans cruauté…), cela ne fait que desservir la cause qui est défendue…

Et je dirais que oui on peut être écolo sans être vegan 🙂 Ce n’est là que mon simple avis.

 

Un article qui m’a bien plu dernièrement :

 

EDIT 08/06/2016 – 20h :

Je rajoute cet article très intéressant et que j’ai oublié de mentionner : « Pourquoi je remange de la viande ? »

 

EDIT 09/06/2016 :

Suite à vos nombreux commentaires et réactions qui sont majoritairement positifs, je vous remercie. Je tiens tout de même à préciser que cet article ne tend pas à convaincre que manger de la viande c’est bien ou mal, comme je l’ai indiqué plus haut, personne n’est apte à juger les choix des autres ni même à donner des leçons. Chacun agit en conscience et selon ses valeurs personnelles.

Je rajoute quelques articles car certaines de vos réactions m’ont donné envie d’approfondir le sujet et plus particulièrement ce qui est souvent oublié dans ce débat et qui me tient à coeur : la préservation de la vie locale et par conséquent des petits producteurs. Ne vous fiez pas aux titres des articles qui suivent qui sont plus racoleurs qu’autres choses, c’est leurs corps qui est intéressant 🙂

Enfin, je ré-indique que oui l’élevage industriel est mauvais pour l’environnement (tout comme pour la santé de l’homme) et que ce n’est pas cette production que je cautionne.

 

EDIT 27/06/2016 :

Une vidéo que je vous conseille de Thierry Casanovas